Zoom sur Fanny Polly
Été 2018, je me rends comme d’habitude à Paris et comme toujours, comme un réflexe naturel, je passe à la Scred Boutique dans le 13ème histoire de passer le bonjour, de me tenir au courant des nouvelles petites pépites du rap underground. Donc je rentre, je roule mon joint et c’est parti, Mokless me montre en exclu un clip d’une rappeuse : Fanny Polly. Quelle claque. Je suis restée bouche bée, à bouger la tête de haut en bas sans pouvoir m’en empêcher. Elle avait tout : l’écriture, le flow, le style, la gestuelle, l’attitude. Elle n’essayait pas de jouer un rôle, elle était simplement elle dans toute sa complexité. paradoxalement, le premier clip que j’ai vu d’elle grâce à Mokless (d’ailleurs big up à toi si tu passes par-là) est le dernier qu’elle a sorti au jour où j’écris cet article :
Quoi de mieux qu’Introduction pour introduire cette artiste ? Son âme en rime et son cœur au bout d’une mine de carbone, Fanny Polly nous offre un morceau truffé de références pour se présenter au public :
Morceau extrêmement introspectif, elle exprime son amour pour la culture hip-hop en général, explique comment elle est arrivée là et pourquoi elle compte bien faire sa place dans le milieu malgré qu’elle ait prit du temps à prendre le micro, à véritablement se lancer en tant que rappeuse
Des années à redouter le mic avant que je ne le tienne
Fanny Polly – Introduction
A travers ses rimes, elle rend hommage à sa famille, à ses amis et aux artistes, dont notamment Koma et Mokless de la Scred Connexion, qui lui ont permis de prendre le rap au sérieux, de faire le pari audacieux d’en vivre et de le partager au plus grand nombre. Véritable tremplin pour son exposition, la Scred Connexion a su apprécier le talent de Fanny Polly à sa juste valeur et ils essaient ensemble de l’emmener le plus loin possible.
On veut des sous c’t’année, c’est triste à dire. Je n’aime pas l’argent mais qui n’en a pas besoin pour s’installer ?
Fanny Polly – Introduction
Fanny Polly est une rappeuse, je pense que vous l’aurez compris. Mais elle est loin de se cantonner à cette seule discipline, aussi complexe qu’elle soit. Fanny Polly, s’est également une danseuse avec son groupe X-Pression Art d’Corps qui l’accompagne à chacune de ses scènes. Les mêmes caractéristiques que dans son rap se retrouvent dans a danse : fougue, énergie, rage de vaincre et de réussir et paradoxalement, douceur et justesse.
Elle commence petit à petit à se faire une place dans le paysage du rap, du moins du rap underground notamment grâce au fait qu’elle ait fait un morceau suivi d’un clip avec le rappeur Demi Portion :
J’ai pas les mots reste dans la lignée de ce que l’artiste nous fait découvrir depuis quelques mois. Introspection, rimes, elle exprime le paradoxe que beaucoup d’artistes ressentent : le fait de ne pas savoir s’exprimer malgré que cela soit devenu leur métier.
J’ai beau courir après le vocabulaire, taffer des nouveaux thèmes : il reste ces images dans ma tête pour lesquelles je n’ai pas de mots
J’ai pas les mots
Fanny Polly est donc ancrée dans ma tête depuis cet été. Le 19 janvier 2019 au scred festival, j’ai eu l’occasion de la voir pour la première fois en live avec son groupe X-Pression Art d’Corps et la claque fût d’autant plus violente. Elle a une prestance, une aura capable de captiver tout un public et de mettre tout le monde d’accord.