PLK : le travail de l’ombre, gage d’un succès maîtrisé
Grâce la sortie de son deuxième album : ENNA, PLK réalise le meilleur démarrage de sa carrière cumulant plus de 34 700 ventes. Depuis 2016, il enchaîne les projets, entre mixtapes et albums sa place est déjà bien établie. Avec l’apparition progressive de la notoriété, on constate pourtant un registre introspectif proche de l’autobiographie. Ce parti pris se retrouvait déjà dans son premier album Polak avec des titres comme Séparer, Bunkoeur ou Idiote qui faisaient écho à cette observation. Depuis son arrivée sous les projecteurs, PLK adopte une plume reconnaissable par des thèmes récurrents, parmi eux : l’argent, la famille, le rapport à la célébrité et aux vices que cela comprend ou encore le travail effréné. Le rappeur corse et polonais ne cesse d’être propulsé sur le devant de la scène, de l’Olympia au Zénith, du morceau Shérif au tube Problèmes, rien ne semble laissé au hasard. La construction de sa carrière semble s’être bâtie sur une démarche bien plus prémonitoire que maladroite, comme il le soumettait : Petit polak deviendra grand. On va tenter alors d’analyser les clés de cette ascension fulgurante.
Avec son entrée dans le rap très jeune, la question qui peut être soulevée serait celle de la pérennité. L’inspiration peut-elle être épuisable ? PLK arrive à maintenir un public assidu malgré la multiplicité des sons enregistrés, qu’ils soient jetés ou gardés, le public lui suit la cadence et s’étend au fil des années et des projets. Toutefois, l’artiste évoquait lui-même cette crainte lors d’une interview pour Yard :
J’ai peur d’arriver à 25 ans et de n’avoir plus rien à dire.
Cette incertitude se mêle à la qualité recherchée des textes, des paroles, des punchlines à trouver pour réussir à séduire son propre public tout en restant fidèle à sa ligne directrice. Pour PLK, comme nous l’avons dit précédemment, les thèmes qui guident sa plume se puisent uniquement dans la réalité et de ce qu’il vit. Effectivement, il ne s’est construit aucun personnage, aucun univers second. Il utilise alors simplement ses états d’âmes comme fil rouge pour fidéliser ses auditeurs. Le renouvellement des textes : accumuler un peu de vie pour le retranscrire dans un morceau, sans ajouter un côté surréaliste.
Au delà de son écriture, la stabilité de PLK peut s’illustrer par son imagerie soignée avec des clips conceptuels et élaborés. De nos jours, le visuel a une place très importante, il peut être à la fois gage de qualité dans la carrière d’un artiste et vecteur de communication. Certains rappeurs déploient un budget important dans la production audiovisuelle. Dès sa première mixtape, Ténébreux, PLK n’a pas hésité à s’éloigner des clichés bien connus pour proposer des clips comme All night ou encore High, A A A, extraits de Platinium. Autre action menée, un court trailer a été réalisé en amont pour annoncer Mental et plus récemment cette même technique a été choisie pour ENNA. On ne savait certainement pas que ce dernier projet comporte dors et déjà des présages du prochain album.
Les techniques de communication adoptées par son label Panenka Music, fondé par Fonky Flav’ (ancien membre du groupe 1995), permettent elles aussi d’impliquer pleinement les auditeurs à l’approche d’un nouveau projet. Nombreux sont ceux qui adoptent ce parti pris d’inclure et rendre acteur le public. Le modèle du billet fictif intégré au coffret de la mixtape Mental en est un parfait exemple, celui-ci allait servir d’appât avec le code affilé pour précommander ENNA. Cette méthode marketing séduit un nouveau public car elle le rend exclusif et permet ainsi de créer du lien sur le long terme.
À seulement 24 ans, PLK a bien compris qu’il était bénéfique de se diversifier non pas uniquement dans l’écriture qui évolue quoi qu’il en soit en fonction des moments de vie accumulées mais dans le statut propre de rappeur. Cette démarche se perçoit à travers sa collaboration avec la marque sportive Puma, la création récente de son propre label ENNA Music Fance et sa volonté à se perfectionner dans ce domaine. Nul doute que le futur promette encore de belles choses pour PLK.