Bruno Mars, l’artiste le plus important de la décennie passée ?
Tout le monde écoute Bruno Mars et j’irai même plus loin, tout le monde aime Bruno Mars, Il semble faire l’unanimité et l’annonce de son projet commun avec Anderson .Paak n’a fait qu’augmenter son capital sympathie. L’artiste a marqué de son empreinte la décennie précédente et chacun d’entre nous a pu apprécier ses chansons et ses plus gros hits qui nous rappellent des époques bien définies. La force de Bruno Mars est que les souvenirs que l’on lui attribue sont pour la plupart heureux. C’est en partie dû au fait que sa musique transmet un sentiment de bien-être assez prononcé, mais c’est aussi une question de génération. Nous avons grandi avec lui et c’est un artiste qui fait partie qu’on le veuille ou non de notre histoire.
Bruno Mars est une superstar mais trop peu souvent cité au rang des plus grands des dernières années, il est pourtant l’un des plus importants de la décennie qui vient de s’écouler et rares sont ses homologues qui pourraient sérieusement prétendre au titre d’artiste masculin de la décennie. Celui qui a commencé sa carrière d’artiste à l’âge de six ans dans le rôle d’un jeune Elvis Presley en 1992 dans Lune de Miel à Las Vegas d’Andrew Bergman, a su devenir une star du même calibre avec un poil moins de reconnaissance.
Un artiste complet et intemporel
C’est après avoir été auteur/compositeur au côté de The Smeezingtons, que sa carrière décolle. Le grand public le découvre en 2010, au refrain du titre Nothin’ on you de B.o.B. Ce succès international propulse l’artiste sur le devant de la scène et son premier album Doo-Wops and Hooligans sort la même année. C’est tout de suite une vraie réussite notamment grâce aux nombreux hits présents dans l’album. Un projet introduit par Grenade, ne peut être qu’excellent.
On découvre alors l’artiste et sa palette diversifiée. Capable à la fois de créer des titres extrêmement énergiques comme Runaway Baby, des ambiances plus tranquilles à l’image de Talking to the moon ou Grenade et d’être dans quelque chose de plus festif sur Marry you ou The Lazy song. Il s’essaie même à des ambiances jamaïcaines aux côtés de Damian Marley sur Liquor Store Blues.
Il sait tout faire et il le fait très bien, il le confirmera sur les deux albums suivants. De Treasure à 24K Magic, en passant par Versace on the floor ou Gorilla, il maîtrise de mieux en mieux son art et confirme son immense statut.
Par ailleurs, ses quelques apparitions sont quasi toutes classiques. Étant donné qu’on ne le voit pas dans le clip, beaucoup l’ont oublié, mais il est celui qui chante les chœurs qui créent le refrain de Young, Wild and Free, de Snoop Dogg et Wiz Khalifa. Outre le feat avec B.o.B, il s’illustre aux côtés de Bad Meets Evil (Eminem et Royce da 5’9’’) sur Lighters et avec Lil Wayne sur Mirrors le tout dans la même année 2011. Finalement, c’est peut-être sur Uptown Funk de Mark Ronson qu’il est le meilleur. Bien souvent, c’est sa présence qui rend le titre aussi iconique et efficace.
Le plus fort chez Bruno Mars c’est le caractère intemporel de son art. Avec 3 albums en 10 ans, cela ne représente que 31 titres. Dès le début, il se limite à des formats assez courts, ce qui est logique compte tenu de la musique qu’il produit et du mode de consommation de cette dernière.
Cela lui a permis d’aller à l’essentiel et de rester dans une volonté de toucher un maximum de monde. En effet, tant dans sa démarche que dans sa musique, il est extrêmement mainstream et assume totalement cela. Simplement, sa façon de s’approprier certains codes du siècle dernier et de les remettre au goût du jour est remarquable. Il fait ce qu’il veut et si son premier album manque un peu de fantaisie à ce sujet, les deux suivants sont beaucoup plus ouverts. Il est difficile de le placer dans une case, de même il est compliqué de trouver un artiste avec lequel on peut le comparer musicalement. Ce que fait Bruno Mars est unique. Il a su créer sa propre touche et même s’il souhaite apporter une touche légèrement old school à son art, celui-ci ne possède aucune marque du temps.
10 ans de carrière et déjà légendaire ?
Avec ce fantastique run de 3 albums sans aucun déchet, on comprend aussi à quel point Bruno Mars est un artiste important sur les dix dernières années. Tellement important que son talent est souvent récompensé. En témoigne le grand nombre de Grammy Awards qu’il a obtenu (7 pour 24K Magic en 2018). Parmi eux, il est devenu le meilleur chanteur pop en 2011. Il est le dernier à avoir remporté ce titre car il n’est plus décerné depuis. Ce qui fait logiquement de lui, le meilleur chanteur pop et ce depuis 2011.
Outre les distinctions et autres certifications, le fait est qu’il nous parle à tous et toutes. Sa musique est tellement grand public qu’elle est universelle. Notre génération est assurément la plus touchée et celle à qui Bruno Mars parle le plus. Cependant, nul doute que nos parents, nos petits frères et nos futurs enfants savent et sauront à quel point il est bon d’entendre la voix du génie hawaïen retentir et ce quelles qu’en soient les circonstances.
L’annonce du projet commun avec Anderson .Paak et son accueil nous permet de mesurer à quel point un retour de Bruno Mars est attendu ! Anderson .Paak n’est d’autant plus, pas l’artiste le plus connu du grand public. Ce projet ravi donc tant un public plus averti que l’auditeur hebdomadaire de NRJ.
Qui pourrait rivaliser ?
La question de la concurrence se pose évidemment.
Ed Sheeran, The Weeknd ou encore Drake sont de sérieux concurrents. Les trois font partie des artistes masculins les plus streamés de la décennie. Certes, Bruno Mars n’est pas dans le top 5 mais les chiffres ne font pas tout. D’autant plus qu’Ed Sheeran doit son succès à Nekfeu qui a daigné collaborer sur le titre Reuf… et plus sérieusement, le succès international n’arrive qu’en 2017 avec Shape of you pour le britannique.
De même, où était The Weeknd avant 2015 ? Cantonné aux premières parties de Drake, le canadien commençait à se faire connaître mais ses débuts de sont trop confidentiels et le succès arrive réellement pour lui vers 2015.
Drake semble alors être l’unique concurrent. Sa carrière est plus longue et son run depuis 2011, de Take Care jusqu’à Views est phénoménal. Vient alors la question de l’impact, Drake est devenu l’artiste le plus écouté de l’histoire après les succès cités auparavant tandis que Bruno Mars est devenu une star internationale dès ses débuts et sa discographie fait de lui l’un des plus grands hit-maker de la décennie. Drake part de plus loin, c’est un immense artiste, mais ce dernier a dû se forger et même si il est déjà extrêmement important avec Take Care, il lui manque la fulgurance de Bruno Mars pour monter sur le trône.
S’il fallait établir un défaut chez Bruno Mars, c’est bien le port de cet horrible chapeau durant une bonne partie de sa carrière. Ce détail mis à part, j’ai du mal à voir comment on pourrait émettre quelque chose de négatif sur la musique de Bruno Mars et l’imagerie qui l’accompagne. Il a su à la fois se renouveler, tester de nombreuses sonorités tout en restant extrêmement populaire. Ses débuts en tant que chanteur l’ont lancé vers une voie royale lui permettant de régner en maître sur la décennie passée. Ce qui ressort peut-être le plus, c’est la passion qu’il met dans sa musique et qui permet alors à l’auditeur d’accrocher instantanément à toutes ses propositions, jusqu’à l’annonce d’un projet commun avec Anderson .Paak dont la musique est moins populaire.