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5 morceaux que l’Histoire aurait préféré oublier

5 morceaux que l’Histoire aurait préféré oublier

On a pas vraiment l’habitude de faire ce genre d’articles étant donné qu’on se limite généralement à écrire sur des artistes ou des projets que l’on apprécie. Cependant, par devoir de mémoire, on se doit de rappeler qu’on a parfois eu le droit à des sons vraiment claqués. Que ce soit par choix stratégique, commercial ou par tentatives désespérées, on aurait parfois aimé qu’un ingé son aille au bout de sa démarche en faisant semblant d’enregistrer ou en court-circuitant son propre matériel.

Ainsi, parfois les morceaux sont mauvais dans le fond, parfois gênants dans la forme et souvent les deux. C’est la raison pour laquelle j’ai sélectionné 5 morceaux qui auraient dû rester sur un disque dur et ne jamais être uploadé.

UGK – Pregnant Pussy

UGK est un groupe emblématique de l’histoire de cette culture, l’héritage de Bun B & Pimp C sur le rap est colossal cependant au sein de leur discographie, il existe un morceau qui titille davantage l’oreille : Pregnant Pussy

Tout comme son titre l’indique, le morceau concerne précisément ce que vous avez en tête. Ce titre de 1992 (qui connaîtra un remix très cool de DJ Screw) est devenu par la force des choses un morceau plutôt iconique de Houston. Toujours très imagé dans l’écriture, le morceau dépeint en quoi c’est formidable de baiser des femmes enceintes avec plein de métaphores ultra explicites incluant des foetus. C’est n’importe quoi, le son est marrant mais bizarrement c’est (largement) le son le plus écoutable de cette liste.

Bonus : La première fois où j’ai vu Pimp C dans un clip, il était littéralement en train de saler une vache. RIP.

Doc Gyneco – String My belle

On avait presque réussi à lui pardonner son engagement politique douteux et le fait qu’il soit devenu une parodie de lui-même avec le temps. Cependant, s’il y a bien quelque chose de difficile à lui pardonner (en plus de son album 1000%), c’est bien ce morceau.

Certes, l’idée n’était pas si mauvaise vu que les reprises de mélodies de tube ont souvent tendance à être une valeur sûre. Ici, c’est même le morceau plutôt entêtant Ring My Bell d’Anita Ward qui a eu le droit à un remix de mauvais goût. Le jeu de mots est d’ailleurs proportionnellement aussi mauvais que le flow général du morceau qui a tendance à nous rappeler le sombre moment où des Youtubeurs ont commencé à se mettre à rapper.

Bonus : Lors de son énumération dans le 3ème couplet, on sent qu’il a jamais vu Star Wars puisqu’il prononce « Jedi » comme un jour de la semaine alors que la rime précédente était « pagaille ». Une pensée pour son ghostwritter.

Eminem – Wee wee

En prenant en compte l’incroyable rush de son début de carrière, ça peut être surprenant de voir Eminem cité dans cette liste. Pourtant, même s’il a pu nous faire rire et/ou nous impressionner par sa technique, force est de constater que tout n’a pas toujours fonctionné comme il l’espérait. En effet, de l’inaudible FACK au diss track beaucoup trop maigre Big Weenie, Eminem nous aura au moins rappelé que parfois il vaut mieux rester loin des drogues.

Ici, avec le morceau Wee Wee, Eminem pousse le curseur du cringe à son maximum. Le morceau est difficilement résumable mais il y a une référence à Superbad et il parle beaucoup trop de son sexe :

Pas vraiment de bonus à part ce passage :
« Things you could do with your lipstick gloss
Put it on my dick ’til the tip looks orange »

Disiz – Abuzeur

Disiz est un rappeur immensément important dans mon parcours d’auditeur à tel point que mon tout premier article chez 7C portait même sur la Trilogie Lucide. Ainsi, j’ai pu voir de près ses nombreuses tentatives et s’il y a bien un morceau qui a plus mal vieilli que Le Rap C Mieux ou Trop de chichis, c’est bien Abuzeur.

On sent la volonté de faire un morceau léger et sans prise de tête, la structure rappelle presque Fresh Prince à tel point que Soprano apparaît même dans le clip. Au final, Disiz est habillé en Ghostbuster et tire sur les « abuzeurs ». Le clip est important pour ne pas oublier à quel point l’année 2015 a été dure pour tout le monde mais lui offre tout de même la troisième vidéo la plus vue de sa chaîne Youtube.

Bonus : Je tiens juste à rappeler que le fait d’inviter des centaines de guests comme ici ne fait pas forcément un bon morceau (s/o J’ai trop dansé de Mokobé)

Le Motif – Ciel

Alors que son morceau estival avec Heezy Lee continue de tourner, je trouvais ça compliqué de faire ce top sans évoquer celui du toplineur en vogue : Le Motif. Le morceau a récemment été supprimé des plateformes mais pour notre plus grand plaisir les paroles sont toujours disponibles sur Genius.

Le Ciel est donc un titre dédié à sa fille et l’idée de créer ce genre de sons a souvent donné de beaux morceaux. De La Fouine à Booba, en passant par Ärsenik et Soprano, beaucoup se sont prêtés à l’exercice. En revanche, ici le morceau n’est pas là pour « célébrer » l’amour d’un parent vis-à-vis de son enfant mais plutôt d’anticiper la future vie sexuelle de sa fille (qui apparemment s’endort encore avec une boite à musique comme il le rappelle ici). S’adressant à sa fille dans le futur, on ne peut pas s’empêcher de froncer les sourcils en entendant « Donne pas ta teuch, j’te l’interdis« . Certes, on peut toujours avancer l’argument que c’est potentiellement plus maladroit que malsain et qu’on a l’habitude d’entendres quelques phases du style mais le monde se porte bien mieux sans l’existence de ce genre de titres.

Bonus : Vu que le son n’est plus écoutable, je vous mets le lien de la Première écoute de Loic Reviews qui semble avoir apprécié le morceau.


Au final, ça peut être assez marrant (ou cringe) d’entendre Morsay rapper qu’il a 40 meufs ou bien de voir Kery James & Youssoupha sur un son dubstep mais d’un autre côté, c’est aussi grâce à des tentatives foireuses qu’on est arrivé à des morceaux intéressants et différents. Sans expérimentation, on finit par tourner en rond et c’est important d’avoir des artistes qui testent de nouvelles choses même lorsque le résultat est souvent meilleur dans leur tête que dans nos oreilles.