by AmélienEt si Jul était le rappeur le plus sincère ?
Avant de commencer à lire cet article, je vous remercierai de mettre tout vos préjugés de côté. J’ai pas écrit cet article pour lire des « Jul, c’est trop nul » donc je vous demande d’utiliser vos cerveaux, je sais que vous en êtes capables. Le but de cet article n’est pas de vous transformer en fans inconditionnels de Jul qui connaissent son répertoire par cœur mais plutôt de vous faire reconsidérer sa musique. L’idéal serait que vous arriviez à le voir autrement et là ma mission serait réussie. De mon côté, à part deux trois de ses sons dansants, j’étais très limité sur sa carrière et sa personnalité, j’ai donc fait mes recherches. J’ai écouté tous ses projets depuis son premier album! (Sachant que Jul est un aficionado des albums à 20-25 titres)
Tout d’abord, ce qui est assez frappant c’est que Jul se démarque grâce à plusieurs aspects. Au fil de sa discographie, il est parvenu à ancrer littéralement son identité musicale dans le paysage du rap français : à l’instar des « Afros trap » assimilables à MHD, il suffit de quelques accords mélodiques rapides sur un synthé et d’une grosse basse pour reconnaitre les instrus de Jul (qu’il produit essentiellement lui-même). Apparu de nulle part, c’est une véritable machine à écrire, sa productivité est impressionnante : environ 4 albums par an à son actif qui finissent tous au moins disques de platine très rapidement. A chaque sortie, il occupe systématiquement les premières places des ventes notamment dans les Top albums Rap mais il parvient à déclasser des grosses têtes d’affiche de la Pop comme Kendji Girac, M.Pokora, etc..
En soi, sa musique est plutôt simple ; le terme n’a rien de péjoratif, Jul est un peu une éponge qui dépeint ce qu’il voit autour de lui d’une manière authentique et élémentaire. Outre cela, il sait qui il est et on ressent qu’il ne cherche pas à vouloir être quelqu’un d’autre. Selon lui, c’est là que réside la clé de son succès. Sur les réseaux sociaux, il est toujours présent pour sa #TeamJul. Malgré sa notoriété, il est toujours avenant, bienveillant et le lien qu’il a tissé avec son public (aussi varié soit-il) reste très fort.
Vous aimez ça, je vous raconte la vie, je reste vrai dans mes messages
Jul – C’est ça que je te reproche.
Autour de lui, on peut constater un « Effet Justin Bieber », je m’explique : disons qu’il y a quelques années lorsque le titre Dans Ma Paranoïa est arrivé sur les ondes, c’était très hype de revendiquer que l’on n’aimait pas Jul (à l’instar de Justin Bieber à l’époque du morceau Baby). Une sorte d’effet de mode qui s’est peu à peu dissipé avec les années lorsque sa musique a évolué. Cependant, certains ont gardé leurs anciens réflexes, c’est sûrement pour ça qu’on peut trouver des insultes à son encontre en dessous de chacun de ses posts. Par ailleurs, le problème des ‘haters’, (source d’inspiration chez Jul) c’est que plus ils critiquent l’artiste, plus ils donnent envie de l’écouter et plus les gens l’écoutent, plus on parle de lui et… Vous avez compris la boucle. Que ce soit en bien ou en mal, parler de lui à chaque occasion comme pour des événements qui n’ont absolument rien à voir (cf le retour de Solaar) lui fait clairement de la publicité et comme dirait Youssoupha;
L’avantage avec le buzz même ceux qui ne t’aiment pas t’écoutent
Youssoupha – L’amour.
Et pourtant, c’est un autodidacte validé par des grands du milieu, on le retrouve même dans des collaborations de prestige comme aux côtés du Rat Luciano mais aussi avec Soprano ou encore Gims et bien d’autres… Pourtant « il ne se voit pas briller », il reste le même, fidèle à lui-même et ses fans l’apprécient toujours autant voire plus. En effet, sa fanbase s’étend de plus en plus surtout depuis les hits Wesh alors (2015), 65 millions de vues à ce jour et Tchikita 150 millions de vues sans clip ni promo sur le premier volume d’Album Gratuit. Car oui, y’a un détail à préciser, Jul est un des rares rappeurs qui peut se permettre de faire autant d’albums gratuits. Il confectionne ça comme des cadeaux et continue de vendre autant de disques.
« Si être sincère est un critère, qui rappe mieux que moi ? » demandait Nakk dans Devenir quelqu’un ; et bien on peut se dire que l’honnêteté chez ces artistes sont un des piliers principaux de leurs succès respectifs. Pour le rappeur marseillais, on peut se demander si sa stratégie d’écriture acharnée continuera de porter ses fruits. Le soucis lorsque l’on s’acharne à ce point au studio, c’est qu’à force de voir les mêmes choses, on tourne en rond sans parvenir à innover. Depuis l’album Emotions et encore plus ensuite, on voit que son image est mieux travaillée et ses instrus plus diverses. Pour terminer, je précise que malgré tout ce que j’ai dit, il est évident que je tolère le fait que l’on puisse ne pas apprécier les mélodies, la voix de l’artiste ou l’alchimie du titre dans son ensemble. Si c’est vraiment le cas, perdez pas votre temps et votre énergie à crier sur tous les toîts que le rap est mort, etc.. Pendant que vous faites ça, y’a des centaines d’artistes qui attendent que vous leur tendiez l’oreille. En attendant, assumez toujours ce que vous écoutez.