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Tejdeen – Silver Tej

Tejdeen – Silver Tej

Après avoir envoyé les morceaux Numéro 10 ou bien Aaliyah l’année dernière, Tejdeen revient en 2020 avec son EP Silver Tej. Un 5 titres ; un format court mais idéal pour que le rappeur de Lyon puisse nous présenter son univers.

Revenons avant ça sur un léger détail ; Tejdeen rappe, mais il produit également. Si sa musique semble être travaillée avec autant de minutie, aucun doute que son rôle de beatmaker y soit pour beaucoup. Par ailleurs, avant de l’entendre rapper sur ses propres prods ; comme c’est le cas sur cet EP (à l’exception du titre Backseat), vous l’avez probablement entendu par le biais du groupe DTF avec le morceau Les Princes en 2015.

L’EP s’ouvre donc avec God Damn, on ne peut que souligner la cohérence de ce choix. Si le morceau rappelle de façon assez juste ce qu’il avait déjà proposé, il permet surtout de faire la liaison entre ce qui venait avant l’EP. On retrouve donc un artiste solide sur ses appuis qui confirme ce qui avait pu plaire à son public avec un titre comme Numéro 10.

Ma meuf et mon grillz brillent, j’bousille la prod, maquille la scène de crime.
J’t’emmerde toi et ta team de victime.

Backseat – Tejdeen

Tejdeen rappe et il le fait bien, Silver Tej se conclue sur Backseat et il s’agit là d’un bel exemple. Sans dire qu’il s’agit d’un kickeur de haut rang : et c’est pas ce qu’on attend de lui non plus, il maîtrise néanmoins très bien l’exercice. Au sein du projet c’est alors un morceau marquant et qui sort du lot. Et justement, avant de parler de Rap « pur », la réelle force c’est la manière par laquelle il gère l’aspect mélodieux. Toujours très bien amenée, les mélodies s’intègrent parfaitement dans sa musique et ont la fâcheuse tendance à rapidement s’ancrer dans l’esprit de l’auditeur. Ancrage qui ne déplaît pas pour autant, bien au contraire.

Tournons nous donc vers un titre comme Wari pour trouver ce qui en fait un artiste qui se démarque et qui mêle assez justement ces passages rappés et chantés. Il s’agit ici d’un titre qui s’inscrit dans la longue série de morceaux dans lesquels les artistes montrent leurs ambitions ; « wari » signifiant « argent » en bambara. La performance est assez réussie et le replay se lance assez instinctivement sur un morceau comme celui-ci.

Capture d’écran du clip God Damn

On le sait ; l’image a une importance capitale pour que l’artiste ait davantage de chance de se démarquer, Tejdeen n’y échappe donc pas. Chacun de ses clips propose une atmosphère relativement unique mais toujours cohérente avec les autres. Aussi, si musicalement God Damn peut être apparenté de façon logique à Numéro 10, les couleurs dominantes des deux clips sont également à mettre en parallèle. Ce jaune, tombant bien souvent sur le doré et jouant sur les zones d’ombres, sur le noir et sur la nuit, contrebalancé par des touches de lumière discrètes en font alors de jolies œuvres. Cet ensemble donne alors une esthétique toute particulière à ces deux clips.

Entre temps il y a bien sûr eu le clip de Aaliyah qui ; s’il est plus lumineux, jouit également d’une harmonie tout particulière quant aux différentes couleurs qui le composent. On souligne également une récurrence des plans ralentis s’intégrant parfaitement à ce que propose l’artiste en musique. Chacun de ses trois derniers clips nous place alors dans un monde onirique où tout semble beau et étudié au millimètre près.

En résumé Tejdeen est donc un jeune artiste à suivre de près, on ne peut que vous inviter à écouter son EP Silver Tej sorti ce vendredi. Les couleurs du projet en font un excellent EP à écouter cet été lorsque le confinement sera levé, parfaitement adapté à la saison chaude à venir. Un format court donc ; on le répète, 5 titres pour une durée d’un peu plus de 10 minutes. Soyez donc curieux, ce conseil devrait vous plaire.

LIEN CLIQUABLE VERS L’EP